billet ete2019 SWVoici trois choses trop merveilleuses pour moi, et même quatre que je ne connais pas : le chemin de l'aigle dans les cieux, le chemin d'un serpent sur le rocher, le chemin d'un navire dans le cœur de la mer et le chemin de l'homme chez la jeune femme. (Proverbe 30,18-19)

Être sensible à ce qui s'écrit et à ce qui s'efface... Ce qui s'écrit s'efface et laisse une trace...bien plus longue que l'événement, parce que nous avons été saisis dans l'instant, témoins privilégiés de l'éphémère. Voici l'étrangeté ou l'étonnement : une écriture du vivant, qui s'efface tout en s'écrivant et dont la trace s'incruste dans nos mémoires.

Cette étrangeté merveilleuse n'est pas loin de nous faire participer sensitivement à ce qu'on pourrait appeler, mystérieusement, la mémoire de Dieu. La mémoire de Dieu, ce lieu étrange où subsiste ce qui a disparu, ce qui a même si peu existé :

L'humain comme une fleur des champs : lorsqu'un vent passe sur elle, elle n'est plus et le lieu qu'elle habitait l'a oubliée. mais la fidélité du SEIGNEUR est depuis toujours et pour toujours. (Psaume 103, 16-17)

Pour Dieu il n'y a donc pas de « si peu ». Et nous-mêmes, nous participons furtivement à cette grande mémoire de Dieu quand, par nos sens, nous sommes témoins du frisson de vivre.

Solange Weiss-Déaux (juillet 2019)