Rapport moral prononcé lors de l'Assemblée Générale 2020 de l'Association Cultuelle de l'Église Protestante Unie de Montpellier & Agglomération par son président Christian Seiler.

logo epuma blackL’année dernière, à l’occasion de ce rapport moral, j’avais défendu l’idée que notre association était extraordinaire. Aujourd’hui, force est de constater que sont extraordinaires les conditions créées par la pandémie conditions dans lesquelles notre association extraordinaire tient son assemblée générale ordinaire. Enfin pas si ordinaire que cela, puisque nous sommes appelés à élire un nouveau conseil presbytéral ; l’actuel est arrivé en effet au terme du mandat de quatre ans que vous lui aviez confié. Quatre ans : comment ne pas être sensible au fait que notre église a adopté un calendrier qui remonte à la plus haute antiquité ? - 776 avant JC : les premiers JO ; nous mesurons le temps en olympiades et même mieux que les Jeux olympiques, puisque nous, nous respectons scrupuleusement le rythme et ne décalons pas vers l’année prochaine.

Je sais : la comparaison est contestable et ne peut être que très approximative, tant les différences sont nombreuses. Tenez, par exemple, je vous en cite une d’importance : pour les jeux, les épreuves ont lieu tous les quatre ans alors que pour l’EPUMA c’est pendant quatre ans ! Des épreuves, nous en avons connues : je pense aux disparitions de Bernard Barthélémy, Revaz Nicoladze, Robert Marill, Jacques Deleuze, Jean Boniol, Robert Meyer, Christian Casalis.

 Au cours de ces quatre années, il est une épreuve que nous avons pratiquée assez assidument, c’est le relais : dans la catégorie pasteurs-messieurs, passage de témoin de Jean-Pierre Julian à James Woody au centre-ville, et pour les pasteures-dames, nous avons eu la variante relais avec passage différé du témoin : ainsi, une année entre Titia Es-Sbanti et Solange Weiss à la Margelle et une sophistication supplémentaire à Jacou avec Claire Oberkampf qui s’est intercalée brièvement entre Christine Mielke et Émeline Daudé, nommée tout récemment proposante et qui se trouve en ce moment parmi nous en chair et en os Pour les non-pasteurs Luc Péron a repris le flambeau de trésorier général à Robert Marill, dans les conditions tragiques déjà évoquées, Claire Bosc a transmis le témoin à Jean-Marie Lebrun pour la présidence de la commission cimetière, pour la présidence de l’AFEP nous sommes encore dans la zone de transmission.

Mais notre spécialité c’est bien évidemment le jeu collectif et nous pouvons nous vanter de la quantité et de la qualité de nos équipes ; équipes dont la composition a parfois été modifiée pendant ces quatre années ; au risque d’en oublier, je cite :

  • l’équipe pastorale, formée d’athlètes de la théologie, et dont j’ai déjà mentionné les modifications quant à sa  composition
  • les conseils de secteur, indispensables à l’animation de notre vie paroissiale
  • le conseil presbytéral que vous avez sélectionné en 2016 et qui s’est adjoint depuis, Luc Péron déjà cité comme trésorier général, Pierre Azémard (trésorier du cimetière également) et Sacha Perzof (le rédacteur de notre lettre d’informations qui, sur la toile, vient en complément de notre site, tenu avec assiduité et compétence par Arie van der Lee) ; vous pourrez dans quelques instants leur témoigner votre confiance puisqu’ils ont accepté de participer à la prochaine saison.
  • l’équipe du secrétariat, qui a suscité quelques inquiétudes et où Nivo Raliterason a déclaré forfait, mais où Mirelha Blanquer et Marc Gay épaulent désormais avec beaucoup de savoir-faire Claire Bosc.
  • les équipes jeunesse (appelée à recruter), aumônerie, bâtiment (toujours sur la brèche), Carrousel, cimetière, communication, conférences, diaconie (sous le maillot de l’AFEP), musique et temps festifs.
  • deux équipes n’existent plus : la juridique par manque de pratiquants dans cette spécialité et la commission d’animation financière, présidée successivement et excellemment par Louis Reynes et Michel Graf, équipe dont les buts doivent être repensés.

Toutes ces équipes ont vaillamment concouru.

À côté de ces relais et de ces sports collectifs, l’EPUMA a inventé, avec le Carrousel, ce projet de réaménagement du quadrilatère Brueys-Gambetta, en collaboration avec l’Armée du Salut et l’association Gammes, l’EPUMA a inventé une nouvelle spécialité : il s’agit d’un triathlon un peu particulier qui associe la lutte, la course d’obstacles et le marathon. Pour la lutte, l’adversaire est terrassé, pour la course d’obstacles, la dernière haie semble derrière nous et pour le marathon nous pouvons espérer voir bientôt la ligne d’arrivée.

Nous disposons, comme il se doit, d’un centre de formation d’où, au fil de ces quatre années, sont sortis affutés et performants Romy Legrand, Agnès-Marie Rives et François Bergouignan, qui font tous un beau parcours dans notre Eglise.

Notre réputation du reste s’étend à l’international, puisque, sur un plan un peu différent, pendant trois ans, une église sœur allemande nous a confié cinq volontaires. Et je peux aujourd’hui vous annoncer l’arrivée d’une jeune fille pour la rentrée de septembre.

Il nous faut également évoquer scores et records : dans le domaine financier, comment le dire de manière à ne pas trop nous attrister ? Ni le nombre de donateurs réguliers, ni le montant des offrandes n’a vraiment progressé. Il semblerait que certains  manquent encore d’entrainement. Plus réjouissant : l’église de Montpellier détient le record régional des contributions. Nous sommes des champions de la solidarité et … c’est bien.

Vous savez que le temple d’Olympie abritait une des sept merveilles du monde ; eh bien ici c’est le temple lui-même qui est, osons le dire, une des merveilles de Montpellier ; au cours des quatre dernières années, il a bénéficié de deux campagnes de restauration, la première moitié de la sixième et dernière tranche s’étant achevée récemment (grâce notamment à Michel Graf). Et puis nous espérons que rapidement, on pourra admirer en son intérieur, comme à Olympie, une nouvelle merveille, non pas une statue chryséléphantine de Zeus mais, grâce aux efforts de l’AOTM et de son président Michel Dautry, un orgue d’une remarquable beauté.

A propos des bâtiments, dont on dénonce parfois injustement les coûts, nous pouvons rappeler qu’il ont permis à l’Église de pratiquer l’antique tradition de la  philoxénie ( peut-être avez-vous oublié que cela signifie hospitalité  et qu’elle remonte à Abraham),  en recevant d’autre Églises, chinoise, coréenne ou malgache, et en hébergeant plusieurs personnes dont des demandeurs d’asile à Brueys – sous la responsabilité de Gammes-, des réfugiés albanais puis iraniens à la Margelle, et des étudiantes dans divers logements.

Au cours de ces quatre années, à défaut de grands jeux panhelléniques ou plutôt panprotestants, nous avons pu célébrer les 30 ans de la Margelle, les 500 ans de la Réforme et les 150 ans de ce temple de rue de Maguelone, même si ce dernier anniversaire a souffert de l’irruption du virus.

En conclusion il semblerait logique de distribuer maintenant des médailles à toutes celles et tous ceux dont j’ai évoqué la participation à la vie de notre église, et j’aurais sincèrement aimé pouvoir tresser une couronne de laurier et la remettre nominativement mais nous n’avons pas le temps et nous ne disposons pas d’un podium suffisamment grand - j’espère qu’ils me le pardonneront- Mais, au moment où, avec plusieurs autres, je quitte le conseil presbytéral, ma pensée et surtout ma reconnaissance vont à nos conjoints, à nos familles qui nous ont permis ces engagements. A vous qui avez été privés si souvent de notre disponibilité, vous que nous avons fait manger à des heures « pas chrétiennes », qui avez vu sombrer des projets de week-end, qui avez connu des retours nocturnes tardifs, éventuellement agrémentés d’une humeur « dégradée », à vous merci !

Et pour finir d’une manière pieuse et réformée, nous ouvrons maintenant la Bible pour lire dans l’Épître aux Hébreux, 12,1 : « Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les regards fixés sur celui qui est l’initiateur de la foi et qui la mène à son accomplissement, Jésus ».

Christian Seiler, le 4 juillet 2020 au temple de la rue Maguelone à Montpellier