Je crois ... Le dossier du CEP du mois d'avril 2016 est articulé autour de la foi. Elles naissent, vivent et meurent par Jean Dietz; La foi qui sauve par Christophe Jacon; Une foi rayonnante par Nicole Fabre. Ailleurs dans le CEP : Murs et espaces nouveaux à St Jean du Gard, Des mardis plein de vie, voyage en Syrie à Aix en Provence,  toute l'actualité régionale protestante. Le CEP est le mensuel d'information de l'Église Protestante Unie en Cévennes-Languedoc-Roussillon. Lisez  l'édito d'Anne Heimerdinger de ce mois en libre accès sur notre site et trouvez toute information pour s'abonner au CEP ici.

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Un article du dossier de ce mois en exclusivité pour l'EPUMA :

Ma foi je crois, et toi ?

cep avril2016 J’ai avoué que j’avais la foi. Facile aujourd’hui me direz vous. On est dans le siècle du « je dis tout, j’étale tout, je fais mon coming out », (sorte de confession publique de tout, et sur tout). Au sens religieux du terme pourtant, il fut un temps où confesser sa foi se payait cher, pour peu que l’on ne soit pas tout à fait sur le même tempo que la « sainte doctrine » ; il en coûtait parfois jusqu’à sa vie. Il faut dire qu’ avoir la foi ne va pas forcément de soi. L’afficher, la clamer, – et particulièrement dans le monde qui est le nôtre, éveille le soupçon. C’est vrai, dire sa foi est toujours un acte public : donnée à soi-même d’abord, à Dieu, et à l’oreille qui traîne.

Il y a le dire et le comment le dire ? En faisant vôtre, la confession de foi de votre Église ? En chantant, psalmodiant, clamant un poème ? On peut confesser de plusieurs manières, en rendant grâce, en louant Dieu (du latin confitere louer). Il est donc question d’une vie qui coule en nous, de quelque chose auquel on rend témoignage parce que ce quelque chose nous tient debout.

Et s’il est question de vie, il est aussi question de risque que l’on prend sur soi, pour quelqu’un d’autre… Au mieux, celui qui vous écoute est interpellé, au pire, on vous pend au bois ! Surtout, si comme pour d’autres par le passé, votre confession est un défi à l’ordre établi, cataloguée dangereuse par le pouvoir politique, social et communautaire. La confession de foi prend des allures d’acte de liberté que l’on prend pour affirmer, défendre, et même lutter contre ce qui la détruit.

Lorsque ce que je confesse rejoint mon existence, l’habite, l’interpelle et l’éloigne de toute situation mortifère qui l’immobiliserait et réduirait son espérance, alors la voici dans le champ spirituel, vivante, ouverte au partage, toujours en mouvement, traduisant un élan de foi,parcourant un chemin de vérité, et marquant une transformation du coeur. Un excellent exercice d’introspection et de partage.

Anne Heimerdinger, avril 2016