Du chef de chœur. Poème. Des fils de Coré. Comme une biche qui soupire sur le lit du torrent, ainsi je soupire après toi, ô Dieu ! J’ai soif de Dieu, du Dieu vivant : quand irai–je paraître devant Dieu ? Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit, alors qu’on me dit sans cesse : Où est ton Dieu ? Voici pourtant ce dont je veux me souvenir, quand je me répands sur moi–même : je marchais avec la foule et je m’avançais avec elle jusqu’à la maison de Dieu, dans les cris de joie et de reconnaissance d’une multitude en fête. Pourquoi être abattu, pourquoi gémir sur toi–même ? Attends Dieu ! — Je le célébrerai encore pour son salut. Mon Dieu, je suis abattu ; c’est pourquoi je me souviens de toi, depuis le pays du Jourdain, depuis l’Hermon, depuis le mont Mitséar. L’abîme appelle l’autre abîme au bruit de tes cascades ; tous tes flots, toutes tes vagues ont passé sur moi. Le jour, que le SEIGNEUR dépêche sa fidélité, et que la nuit son chant m’accompagne. C’est une prière au Dieu de ma vie. Je dis à Dieu, mon roc : Pourquoi m’as tu oublié ? Pourquoi dois–je marcher, l’air sombre, sous l’oppression de l’ennemi ? Alors que mes os se brisent, mes adversaires m’outragent en me disant sans cesse : Où est ton Dieu ? Pourquoi être abattu, pourquoi gémir sur toi–même ? Attends Dieu ! — Je le célébrerai encore : il est mon salut et mon Dieu.

Psaume 42 (Nouvelle Bible Segond)

fleurs abricotierLes ennemis du croyants, ce sont ceux qui, aujourd'hui encore, attaquent frontalement la religion parce qu'ils considèrent que ce ne sont que des sornettes. Le « où est ton Dieu ? » est l'argument qui résume toutes les critiques formulées contre les religions qui sont bien incapables de faire apparaître Dieu sur commande. Il y a quelques années, dans les émissions chrétiennes du dimanche matin, un pourfendeur professionnel de la religion déclarait qu'en écoutant les discours religieux, il pourrait tout aussi bien dire qu'il avait voyageait en train à côté d'une licorne, cela serait autant vraisemblable – sous-entendu : ce serait aussi peu crédible.

Une critique externe du christianisme consiste à vouloir démontrer l'absence de Dieu. Cette critique insiste sur le fait qu'on ne peut pas prouver l'existence de Dieu. Cette critique remarque que les croyants parlent facilement de Dieu, mais qu'ils sont bien en peine de le faire voir aux sceptiques et même de faire entendre sa parole. Cette absence de preuve matérielle les conduit à affirmer que tout cela n'est qu'histoires insensées, superstitions, fadaises.

À une époque où les progrès des sciences sont tels que nous comprenons beaucoup plus de choses sur le fonctionnement de la vie, du monde, de l'univers, l'hypothèse Dieu devient de moins en moins utile, pour paraphraser Laplace, mathématicien, physicien et astronome ayant vécu à l'époque de Napoléon. La critique externe à la religion consiste à dire qu'on vit très bien sans Dieu et, même, qu'on vivrait encore mieux sans « lui » et sans les religions qui ont fait tant de torts dans l'histoire. Expliquer qu'il ne faut pas assimiler les religions à Dieu ne résoudrait rien au fait que la critique est fondée : « où est ton Dieu ? » est une question légitime et elle pourrait être prolongée par la question qui lui est semblable : « que fait-il ? » C'est la question qui se pose aux prêtres de Baal qui sont en opposition au prophète Élie qui, lui, est resté fidèle à l'Éternel. Dans le concours de sacrifice qui les met en compétition en 1 R 18, Élie se moque d'eux au verset 27 en disant : « Criez à haute voix, puisqu'il est Dieu, il pense à quelque chose, ou il est occupé, ou il est en voyage ; peut-être qu'il dort et se réveillera. » Et, de manière assez stupide, les prêtres de Baal se mettent à crier à pleine voix et ils se font même des incisions sur le corps avec des épées et des lances de sorte que leur sang coule... sans effet sur l'action divine, bien évidemment.

Où est ton Dieu, lorsqu'il y a des catastrophes naturelles ? Où est ton Dieu lorsqu'il y a des guerres ? Où est ton Dieu lorsqu'il y a de la corruption ? Où est ton Dieu lorsqu'il y a des famines ? Où est ton Dieu lorsque l'air devient empoisonné ? Où est ton Dieu lorsque les épidémies sévissent ? Où est ton Dieu lorsque les enfants sont abusés par l'institution qui devait les protéger ?

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James Woody, le 24 février 2019 au Centre Œcuménique de Jacou ;  image : fleur d'abricotier (2-3-2019)