La célébration chrétienne de Pâques est marquée par un paradoxe. Dans la même semaine, nous commémorons la mort de Jésus, le plus grand symbole d’injustice, violence, humiliation et faiblesse qui soit, et cependant nous commémorons également sa résurrection, symbole ultime de puissance et de victoire sur l’ennemi le plus implacable de l’être humain, la mort. Comment peut-on concilier des images aussi contradictoires au cœur même de la foi ? Une piste se trouve dans le livre d’Esaïe 57,15, où Dieu dit : « C'est dans une hauteur sacrée que je demeure, et avec celui qui est écrasé et dont l'esprit est abaissé, afin de ranimer l'esprit abaissé et de ranimer le cœur écrasé. » Ici Dieu dévoile son double visage : celui dont la gloire et la transcendance sont absolues habite aussi avec ceux qui sont dans la détresse la plus profonde. Et tout cela dans un seul but : donner la vie. Voici le Dieu qui incarne le paradoxe qui donne sens à la fête de Pâques.

Rodrigo de Sousa (Maître de conférences en Ancien Testament à l'Institut Protestant de Théologie, Faculté de Montpellier)

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