Le récit de Pentecôte nous montre la foi des disciples proclamée dans de multiples langues. La bonne nouvelle universelle déclinée dans la diversité de la terre habitée. Je trouve touchante l’attention mise par ce texte des Actes (2, 4 ; 6-12)  à nommer l’origine des personnes présentes. Reconnaître l’autre dans sa différence revêt en tant que militant contre le VIH un caractère particulier. L’épidémie de VIH/Sida est mondiale. Elle touche cependant de manière disproportionnée les personnes lgbtqi+, migrantes, travailleurs-ses du sexe et usagers-ères de drogues. Or puisque groupes marginalisés, leurs souffrances et besoins sont souvent invisibilisés. Ces communautés doivent se battre pour que soit entendu leur cri qui refuse la mort et qui clame leur droit de vivre pour qui elles sont. Si tant d’avancées médicales et sociales ont été mises en œuvre, c’est en partie grâce à leur lutte pour que la société et les pouvoirs publics les reconnaissent dans leurs singularités. De même dans notre récit de Pentecôte, c’est lorsque la multitude sans visage n’en est plus une, lorsque la diversité de ses membres est nommée et assumée qu’arrive la compréhension mutuelle, voulue par l’Esprit saint.

Quentin Milan-Laguerre (mai 2023)

Pentecôte EPUMAActes (1, 4 ; 6-12)

Ils furent tous remplis d'Esprit saint et se mirent à parler en d'autres langues, selon ce que l'Esprit leur donnait d’énoncer.(…) Au bruit qui se produisit, la multitude accourut et fut bouleversée, parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. Etonnés, stupéfaits, ils disaient : Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ? Parthes, Mèdes, Elamites, habitants de Mésopotamie, de Judée, de Cappadoce, du Pont, d'Asie, de Phrygie, de Pamphylie, d'Egypte, de Libye cyrénaïque, citoyens romains, Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons dire dans notre langue les œuvres grandioses de Dieu !