Le conseil presbytéral est l’héritier d’une longue histoire qui va – sans remonter jusqu’à l’Eglise primitive - des Anciens d’Église du XVIème siècle à la Constitution de l’Église Protestante Unie de France en 2013 ; le terme « presbytéral » est la transposition en français de l’adjectif grec (presbuteros) signifiant « ancien », les Réformateurs ayant préféré cette dénomination au terme « prêtre » qui a la même origine.

consistoireLa Discipline des Églises réformées de 1559 définit ainsi le rôle des Anciens : « Veiller sur le troupeau avec les pasteurs ; faire que le peuple s’assemble et que chacun se trouve aux saintes congrégations ; faire rapport des scandales et des fautes, en connaître et en juger avec les pasteurs (sic) ; en général avoir soin avec eux de toutes choses semblables qui concernent l’ordre, l’entretien et le gouvernement de l’Eglise ». On mesure le chemin parcouru !

Une des étapes importantes est la loi de séparation des Eglises et de l’Etat qui amène les Eglises à se constituer en associations cultuelles dont le conseil presbytéral devient le comité directeur ; ce dernier choix explique que le conseil ne soit parfois malheureusement perçu que comme un rouage administratif. Or à l’intérieur du cadre très large de la loi, l’association n’est soumise qu’aux « règles d’organisation générale du culte dont elle se propose d’assurer l’exercice ».

Aujourd’hui c’est donc la Constitution de l’Église Protestante unie qui fixe, le rôle, le fonctionnement et les responsabilités du conseil presbytéral.

« L’Église locale se gouverne par l’intermédiaire d’un conseil presbytéral »

Ce conseil est composé d’au moins six membres de l’association cultuelle (seize pour l’EPUMA), élus pour quatre ans par l’assemblée générale au scrutin secret ; le ou les ministres en fonction dans l’association sont membres de droit (quatre actuellement pour l’EPUMA). Le conseil est renouvelé tous les quatre ans (prochaine échéance en mars 2016) et nul ne peut exercer plus de trois mandats entiers consécutifs ; sur ces deux derniers points il existe des dérogations.

Le conseil « discerne, reconnaît et coordonne les ministères exercés par les membres de l’Eglise locale au sein de celle-ci ou ailleurs en son nom » ; il organise leur reconnaissance liturgique. Il « se tient en liaison tant avec les groupes d’études et d’action de l’Église locale…qu’avec les institutions ecclésiastiques ».

Il veille à l’organisation d’une « formation biblique, spirituelle et ecclésiale adaptée aux différents âges » et à la célébration du culte, fixant la fréquence des services de communion.

Il s’assure que l’Église locale équilibre ses comptes tout en versant à la caisse régionale la contribution votée par le synode régional après concertation.

Il lui revient, après accord du conseil régional, d’appeler un ministre pour pourvoir un poste libre. Il peut, « s’il estime que l’intérêt de l’Église local l’exige », demander le départ d’un ministre.

Les Statuts-type des associations cultuelles précisent que le conseil presbytéral « élit pour quatre ans son bureau composé d’un président, de x…vice-président(s) – deux pour l’EPUMA-, d’un trésorier et d’un secrétaire-archiviste, et, s’il l’estime nécessaire, d’un trésorier-adjoint et secrétaire-adjoint ». Ils ajoutent que le conseil « se réunit au moins quatre fois par an et, si possible, mensuellement », ce qui est le cas à Montpellier ; la convocation est ordonnée par le président, adressée par le secrétaire et mentionne les questions à l’ordre du jour.

Ils stipulent que le président ou tout autre membre du bureau mandaté par le conseil « représente l’association auprès des pouvoirs publics, ordonnance les dépenses, signe valablement les actes sous seing privé et remplit les formalités administratives ». Il en est de même pour la signature des actes authentiques, l’action et la représentation en justice.

« L’Église locale se gouverne par l’intermédiaire d’un conseil presbytéral » : le conseil n’est donc qu’un instrument au service de l’Église, sans disposer d’une autorité de type « représentatif », comme celle d’un conseil municipal, puisque l’autorité appartient au Seigneur lui-même. Le conseil est un ministère (reconnu donc liturgiquement) par lequel s’exerce l’autorité du Seigneur mais pas sur un mode hiérarchique, comme un évêque représentant le Christ, car c’est à l’Église qu’il revient de se gouverner. La responsabilité du conseil presbytéral est donc principalement de nature spirituelle.

Principales sources : le site : www.conseilpresbyteral.fr et Encyclopédie du protestantisme (P. Gisel dir.)

Texte: Christian Seiler (novembre 2015)