paques-350x350Nous sommes face au mur, il n'y a pas d'issue, l'issue est fatale. Que d'angoisses et d'enfermements dans nos pauvres vies humaines qui sont appelées inéluctablement à disparaître. Nos encouragements ont pour limite l'absence de solution et la mort. Ne dit-on pas « il y a un remède à tout sauf à la mort » ou encore, au Jour de l'an, « tant qu'on a la santé… ». Ces phrases n'encouragent donc que les bien-portants ou les malades passagers.
À Pâques, le Christ ressuscité nous montre que passer de la vie à la mort n'est pas un terminus mais un nouveau passage de la mort à la vie, bien réel car il y a des témoins qui ont donné leur vie plutôt que de le nier, ce qui leur aurait pourtant évité les tortures et la mort violente et prématurée.
Il y a bien d'autres passages dans la vie : la naissance d'un bébé, qui se trouve pourtant acculé dans le ventre de sa maman quand elle a perdu la poche des eaux, la Pâque juive, sans issue humaine avec l'armée égyptienne qui poursuit le peuple, et la mer droit devant, et beaucoup de passages de la Bible où le Seigneur trouve la solution là où nous ne voyons pas d'issue : le bélier à sacrifier pour Abraham, le puits pour Agar, la source qui jaillit du rocher pour Moïse et ceux qui le suivent… Dans la nature aussi, le big bang a dû être un sacré passage vers l'expansion de la création.
Comme les disciples d'Emmaüs, nous pouvons passer du désespoir : « nous espérions qu'il était celui qui allait délivrer Israël », à la prise de conscience de la victoire du Christ sur la mort : « alors, leurs yeux furent ouverts et ils le reconnurent ».
Réformons notre jugement sur tout ce qui nous fait dire « nous n'avons pas le choix », à la lumière du matin de Pâques qui dépasse nos impasses.

Claude Pradeilles, diacre au Centre Œcuménique de Jacou, paroisse catholique de Jacou, Castelnau, Le Crès et Clapiers