farnienteL'évangile de Matthieu rapporte que le ministère de Jésus a commencé par une période de quarante jours, pendant laquelle il a jeûné (Matthieu 4,2). Cela pourrait apparaître comme une longue période de vacances pendant laquelle il a pu vaquer à quelques loisirs qui lui tenait à cœur ou encore au farniente. Toutefois, l'issue de ces quarante jours révèle que ce fut principalement le moyen par lequel Jésus se préparait à affronter les difficultés à venir, à commencer par les tentations qui allaient se présenter.

Considérer les vacances sous le seul angle du loisir est récent. La philosophe Hannah Arendt rappelle que les moments où il n'était pas question de travail servaient à se cultiver. Aujourd'hui, il est principalement question d'occuper le temps libre par la consommation, y compris la consommation de biens culturels qu'il faut posséder, qu'il faut avoir vus ou entendus, pour être reconnu dans une position dominante. Cela indique deux rapports à la vie passablement éloignés l'un de l'autre : d'un côté chercher à se perfectionner, de l'autre chercher à se divertir. D'un côté chercher à améliorer sa condition, de l'autre passer le temps en se conformant à l'air du temps.

Il ne s'agit pas d'être dans un rapport d'exclusivisme et de dénigrer l'une des manières d'envisager les vacances. Il s'agit, à la suite de Jésus, de penser le temps de vacances comme un temps de préparation et d'entraînement pour faire croître son humanité. C'est ainsi que nous pourrons reprendre notre vie quotidienne sans la subir, mais en y injectant cette part de sublime que la culture est à même de nous offrir quand nous ne la réduisons pas à un bien de consommation.

James Woody

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